Fernand Gilbert

Je me considère comme un artiste accompli.
Je joue de l’harmonica depuis l’âge de 7 ans et je n’éprouve aucune gêne de monter sur scène pour me donner en spectacle. Je ne suis pas gêné du tout mais je suis toujours un peu nerveux quand même.
Un jour, j’ai commencé à ressentir un mal de gorge qui ne passait pas, alors j’ai consulté. J’ai subi une chirurgie de la gorge et à la suite de cette opération, le diagnostic est tombé : il y avait des tumeurs cancéreuses du côté droit de ma gorge, et pas de traitements de chimiothérapie ni d’opérations possibles. Mon médecin m’a donc proposé de faire du laser. C’était semble-t-il la seule option qui s’offrait à moi. Je n’avais pas d’autres portes de sortie à ma disposition.
J’ai donc fait 33 séances de laser à Montréal à l’automne 2017. Ça a été très difficile. Mon cou me brûlait énormément à cause des traitements. Mais j’ai enduré, comme je n’avais pas d’autres options.
Pendant mes séances de laser à Montréal, j’ai bénéficié du service d’hébergement de la Fondation québécoise du cancer. J’ai eu un super service. J’ai été très bien traité tout au long de mon séjour là-bas. Et comme je suis un joueur troubadour, j’ai beaucoup eu recours à l’humour et j’ai tenté de faire preuve de courage pour les autres pensionnaires qui traversaient aussi l’épreuve du cancer.
Je ne suis retourné chez moi que le 6 janvier 2018, avec un suivi à domicile.
Je continue à m’impliquer beaucoup auprès de la Fondation, entre autres, en amassant des dons auprès de mon entourage. On m’a sauvé la vie alors je veux redonner comme je peux. Notamment les plus jeunes atteints du cancer, il faut les aider!
Je me considère très chanceux. J’ai été entouré par une équipe médicale formidable. Ça me tient vraiment à cœur de continuer à donner à la Fondation.
Je suis tenace aussi. Alors, je compte bien donner encore des spectacles d’harmonica à l’occasion. Lorsque je suis monté sur scène au café-théâtre La vie en Rose de Lyne et Claude à Plessiville pour la fête des mères, c’était plein à craquer! Les gens m’appelaient « le revenant ».
Je suis encore capable de jouer. Je ne suis plus très généreux dans mon parler car c’est douloureux de parler. Mais il faut prendre ça du bon bord : je suis maintenant complètement guéri! La vie continue…
Fernand Gilbert
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