Le verdict est tombé : « Vous êtes atteint d’un cancer ». Réaction : « Pourquoi moi? Que va-t-il m’arriver? Comment vais-je l’annoncer?». Le mot « cancer » demeure effroyable, tabou et synonyme de mort. Il est perçu comme l’ennemi invisible, celui que l’on doit éradiquer. Il y a dans ce mot l'idée d'un mal intérieur, la croyance d’en être responsable, la conception d'une maladie incurable. Qu’en est-il?

Le cancer? Non, les cancers. Il existe plus d’une centaine de types de cancer, chacun ayant ses particularités, son évolution et sa réceptivité aux traitements. Aussi, malgré sa complexité il est possible de vivre avec le cancer, grâce aux avancées thérapeutiques. 

Or, vivre avec le cancer est un défi émotif. Tout au long du parcours en oncologie (annonce du diagnostic, investigation, traitements, effets secondaires, suivi médical), des émotions variées et intenses sont tout à fait attendues et adaptées.

Le défi émotif relié au diagnostic de cancer résulte principalement de la complexité de la maladie et du stress psychologique associé (C-I-N-É) : la perte de contrôle du corps, l’imprévisibilité dans le succès des traitements, la nouveauté de l’univers médical et l’égo menacé par les changements engendrés par la maladie (socio-économiques, relationnels, physiques, etc.).

Composer avec le défi émotif

Chacun a sa façon de composer avec le défi émotif de vivre avec le cancer. Que ce soit pour la personne touchée ou son entourage, une façon de s’adapter est d’identifier la source du stress psychologique parmi les quatre thèmes du C-I-N-É. Puis, dans la mesure du possible, de trouver une façon de l’apaiser.

Une stratégie efficace est de s’informer auprès de son médecin afin de bien comprendre la situation, de bien saisir chaque étape et de participer au choix de traitement. Une autre stratégie consiste en l’idée de cultiver la vie, en se permettant des petits projets, des plaisirs, seul ou avec l’entourage. Ces deux actions permettront d’augmenter votre perception de contrôle et de diminuer l’intensité du stress psychologique associé au cancer.


Toutefois, il faut rester vigilant : les émotions se doivent d’être régulatrices du stress psychologique et non envahissantes et destructrices. Il est également possible que les émotions soient exacerbées par les changements neurophysiologiques secondaires aux traitements oncologiques. Il est primordial d’en parler et de s’informer.

En conclusion, le cancer étant une maladie complexe, il est utopique de se demander d’éradiquer le stress et les émotions qui y sont associées. Toutefois, il demeure possible de composer avec l’incertitude… et de cultiver la vie!

Appelez à la Ligne Info-cancer au 1 800 363-0063 pour discuter de vos préoccupations, identifier la source de votre stress, recevoir des conseils, trouver des ressources, etc.

 

Source :

Dre Marika Audet-Lapointe
Neuropsychologue et psychologue en oncologie
Clinique d’onco-psychologie de PSYmedicis

Empruntez gratuitement un ou plusieurs ouvrages sur le sujet en consultant notre répertoire.

Réagissez à cet article

Inscrivez-vous à notre infolettre