Fédération québecoise du cancer
Types de médicaments ou traitements d’immunothérapie en oncologie

Types de médicaments ou traitements d’immunothérapie en oncologie

Table des matières

Types de médicaments ou traitements d’immunothérapie en oncologie

  1. L’interféron alpha (Intron A, Wellferon) 

L’interféron est une cytokine sécrétée par le corps. L’interféron alpha est fabriqué en laboratoire et est utilisé parfois pour traiter le cancer, entre autres la leucémie myéloïde chronique (LMC) résistante (ne répondant pas bien aux autres traitements) et le mélanome

  1. L’interleukine-2 (Proleukin) 

L’interleukine est un autre type de cytokine sécrétée par le corps. L’interleukine-2 est aussi fabriquée en laboratoire. Elle est parfois utilisée en injection intraveineuse pour traiter le cancer du rein avancé.

Il est aussi utilisé par voie intralésionnelle (directement dans la tumeur) pour traiter certains mélanomes avancés qui présentent plusieurs lésions sur la peau ou dans le tissu sous-cutané.

  1. Le traitement intravésical au bacille de Calmette-Guérin (BCG) 

Le BCG est une bactérie qui a été transformée en laboratoire afin qu’elle ne puisse pas causer de maladie. Son utilisation cause une inflammation de la vessie, déclenchant une réaction immunitaire qui favorise l’attaque et la destruction des cellules cancéreuses. Ce traitement est administré à l’intérieur de la vessie (intravésical) à intervalles réguliers pour traiter certains cancers superficiels de la vessie.

  1. Les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire 

Les inhibiteurs de points de contrôle sont les médicaments les plus utilisés en immunothérapie oncologique. Les points de contrôle sont les défenses naturelles du système immunitaire. Lorsque c’est nécessaire, le système immunitaire a la capacité de détruire les virus, les bactéries et les cellules, comme les cellules cancéreuses. Mais il doit déterminer avant tout si une cellule est étrangère (virus ou bactérie), anormale (précancéreuse ou cancéreuse) ou normale. Ce processus de surveillance est assuré par un point de contrôle immunitaire. Ces points de contrôle agissent comme des freins pour que le système immunitaire ne s’attaque pas par erreur aux cellules saines et normales. Malheureusement, les cellules cancéreuses sont capables de déjouer le système immunitaire en rendant inactives les cellules immunitaires, plus spécifiquement les lymphocytes T. Elles évitent ainsi la destruction.

Les inhibiteurs de point de contrôle sont des médicaments qui arrivent à cibler des points de contrôle précis et à les inhiber (les empêcher de fonctionner). Cela favorise une augmentation de la réponse immunitaire de l’organisme contre les cellules cancéreuses présentes.

Les médicaments utilisés comme inhibiteurs de points de contrôle sont des anticorps monoclonaux. Ils sont conçus en laboratoire. Ce sont des variantes des protéines du système immunitaire nommés anticorps. L’action de ces médicaments sur les points de contrôle immunitaire est à la fine pointe scientifique dans le domaine de l’immunothérapie en oncologie.

Les inhibiteurs de points de contrôle utilisés sont :

  • Les anti-CTLA-4 : ils bloquent la protéine CTLA-4. La protéine CTLA-4 empêche le système immunitaire de s’activer.
  • Les anti-PD-1 ou anti-Programmed cell Death Proteins-1 : ils bloquent la protéine PD1. La protéine PD1 est un point de contrôle immunitaire qui empêche les lymphocytes T d’attaquer d’autres cellules.
  • Les anti-PD-L1 ou anti-Programmed cell Death Ligands-1 : ils bloquent le ligand (un lien sur la cellule) auquel se lie la protéine PD-1. Les anti-PD-1 et anti PDL-1 viennent renforcer l’attaque et la destruction des cellules cancéreuses. 

Ils sont utilisés pour traiter, entre autres, le mélanome, le cancer du poumon non à petites cellules, le cancer du rein, le lymphome hodgkinien, le cancer de la vessie, le cancer du foie, le cancer épidermoïde cutané et certains cancers de la tête et du cou (ORL). Ils seront décrits plus en détail au sein des sections sur les principaux cancers traités par immunothérapie. Des essais cliniques se poursuivent sur l’utilisation de ces   médicaments dans le traitement d’autres cancers.

Principaux médicaments disponibles :

  • Nivolumab (Opdivo) : anti-PD-1
  • Pembrolizumab (Keytruda) : anti-PD-1
  • Atezolizumab (Tecentriq) : anti-PD-L1
  • Durvalumab (Imfinzi) : anti-PD-L1
  • Avelumab (Bavencio) : anti-PD-L1
  • Ipilimumab (Yervoy) : anti-CTLA-4
  • Cemiplimab (Libtayo) : anti-PD-L-1 

Ce type d’immunothérapie se basant sur les inhibiteurs de points de contrôle diminue les défenses naturelles de l’organisme qui préviennent la trop grande activation du système immunitaire. Ainsi, il y a un risque d’affecter les cellules normales et de causer des réactions appelées auto-immunes. Cela explique les effets secondaires possibles qui se présentent différemment de ceux causés par la chimiothérapie et exige un suivi clinique étroit.

  1. Les anticorps bispécifiques

Il s’agit à la fois d’une immunothérapie et d’une thérapie ciblée. Les anticorps bispécifiques viennent activer le système immunitaire pour détruire les cellules cancéreuses. Ils sont appelés bispécifiques car ils peuvent se fixer à deux cellules différentes : les cellules cancéreuses et les lymphocytes T, qui sont des cellules immunitaires. L’anticorps, en favorisant le rapprochement de ces deux types de cellules, facilite ainsi l’élimination des cellules cancéreuses par les lymphocytes T. 

  1. Thérapies cellulaires: Le transfert adoptif de cellules ou la thérapie CAR T-cell

Dans ce type de traitement novateur et en évolution, les lymphocytes T sont au cœur de la thérapie. Le lymphocyte T est un type de globule blanc et un élément important du système immunitaire. Il travaille à combattre les infections et à éliminer les cellules anormales, incluant les cellules cancéreuses.

Dans un premier temps, les lymphocytes T sont prélevés dans le sang du patient. Par la suite, ils sont transformés en laboratoire pour les doter de Récepteurs d’Antigènes Chimériques (CAR) à leur surface. Ces récepteurs vont permettre aux cellules modifiées, qui sont nommées CAR T-cells, de repérer un antigène (protéine) spécifique exprimé par le type de cancer que l’on veut traiter. Ces cellules, une fois modifiées, sont cultivées en laboratoire jusqu’à ce qu’elles se multiplient par millions. Elles sont ensuite réadministrées par voie intraveineuse où elles vont continuer de croître et pourront, grâce à leurs récepteurs, reconnaître, attaquer et détruire spécifiquement les cellules cancéreuses.

Depuis 2019, la thérapie CAR T-cell est disponible au Québec pour traiter les leucémies lymphoïdes aiguës réfractaires (LLA) chez les enfants et les jeunes adultes et pour le lymphome non hodgkinien (LNH) diffus à grandes cellules B réfractaire chez les adultes.

De nombreux essais cliniques sont également en cours pour développer d’autres thérapies utilisant cette même technique pour éventuellement traiter d’autres types de cancers.

  1. La vaccination thérapeutique anticancer

Ce type de thérapie fait actuellement l’objet d’intenses recherches scientifiques en oncologie. Un seul vaccin thérapeutique est autorisé aux États-Unis comme traitement du cancer de la prostate avancé ne répondant plus à l’hormonothérapie, le Provenge. À l’élaboration de ce document, il n’était pas encore disponible au Canada. La vaccination thérapeutique présente toutefois une avenue très prometteuse dans la recherche contre le cancer. 

Généralement, quand on pense à la vaccination, on y pense à titre préventif pour se protéger d’une éventuelle maladie ou d’une infection comme la grippe par exemple. En oncologie, le vaccin anti-VPH (virus du papillome humain) prévient le cancer du col de l’utérus et d’autres cancers associés au VPH. Mais la recherche scientifique en oncologie travaille aussi à l’élaboration de vaccins qui traitent le cancer. Ces vaccins thérapeutiques ne cherchent pas à prévenir comme les vaccins préventifs, mais sont fabriqués pour traiter un cancer existant.

Le but recherché de cette thérapie est de stimuler et de diriger le système immunitaire d’un patient spécifiquement contre les cellules cancéreuses. Elle vise à :

  • Préparer le système immunitaire à reconnaître les cellules cancéreuses;
  • Augmenter la quantité de cellules immunitaires qui pourront repérer les cellules cancéreuses;
  • Stimuler les cellules immunitaires à éliminer les cellules cancéreuses;
  • Empêcher le cancer de récidiver.

Différents types de vaccins thérapeutiques sont en développement ou en cours d’essais cliniques. Ces vaccins peuvent être faits à partir de différents produits de départ, en fonction du type de cancer que l’on cherche à traiter. Entre autres, des cellules cancéreuses, des fragments de cellules, des antigènes ou encore des cellules immunitaires peuvent être utilisés. Les vaccins doivent être capables de stimuler une réponse immunitaire la plus précise possible et de façon efficace afin de déjouer les ruses utilisées par les cellules cancéreuses pour se cacher du système immunitaire.

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